A
chaque match de l’équipe algérienne, plus encore pendant la coupe du
monde, le même bal médiatique s’enclenche : les supporters font la fête,
les flics s’en mêlent et font tourner le tout à l’affrontement. Les
politiques, les maires, les préfets appellent à "la plus grande fermeté"
contre ces dangereux immigrés qui fêtent une équipe
qui-n’est-même-pas-la-nôtre, les médias font monter l’affaire sur
quelques poubelles qui brûlent en centre ville. Du pain béni pour des
identitaires fantasmant sur la guerre ethnique qui sautent sur
l’occasion, de réseaux sociaux en forum, de tweets en communiqués de
presse.
Les Mise à jour sont à la fin de l’article.
Les Mise à jour sont à la fin de l’article.
Sur
le fond, rien de plus ces derniers jours qu’une impression de déjà vu.
Sauf qu’après avoir fait monter le buzz, brassant l’intox de façon
industrielle (une église brûlée qui ne l’était pas vraiment du tout),
les identitaires espèrent bien tirer les marrons du feu en manifestant à
la Guillotière jeudi soir, à l’occasion du match Algérie/Russie.
Leur stratégie est simple : se sachant dans l’incapacité numérique de s’imposer dans la rue, particulièrement dans le quartier populaire de la Guillotière où les supporters algériens fêtaient leur victoire dimanche dernier, ils cherchent à brasser plus large que leur petit groupuscule, plus efficace jusque-là pour squatter les forums que pour occuper la rue.
Le modèle revendiqué des identitaires pour ce rassemblement est clairement celui du 22 octobre 2010 [1], lorsque les nationalistes lyonnais, épaulés de hooligans, avaient tenté de "casser du manifestant" en plein mouvement des retraites.
Est donc lancé sur facebook un appel "anonyme" — même si personne n’est vraiment dupe puisque Damien "Rieu" Lefebvre, porte-parole des identitaires lyonnais, a assuré la com’ du début à la fin — sur une base assez large pour agglomérer tout ce que Lyon compte de nationalistes, de fascistes ou de réactionnaires, y compris de gros bras pour assurer le sale travail des identitaires [2]. Cette manifestation s’inscrit également dans la stratégie au long cours des identitaires, entre auxiliaire de police, lorsque cette dernière réprime, et milice strictement médiatique à l’image de leurs tournées dans le métro.
Sur le fond il s’agit encore d’un coup de com’ dont les identitaires se sont fait les spécialistes. On peut d’ailleurs parier que celui-ci a été prévu en amont de la soirée de dimanche. De la com’, et un appui pas si anodin de l’extrême-droite à la gentrification toujours plus forte du quartier de la Guillotière où rien ne devrait plus bouger.
Il est peu probable que les identitaires arrivent réellement à occuper la Guill’ jeudi soir, le quartier leur est profondément défavorable et les pouvoirs publics n’ont aucun intérêt à laisser se déclencher un affrontement après avoir tant roulé des mécaniques en affirmant maîtriser la situation [3]. Il est toutefois nécessaire d’être excessivement vigilant sur la soirée de jeudi, les risques de provocations fascistes ou d’agressions isolées sont importants. La probabilité de provocations policières, à l’image de ce qui s’est passé lundi, est également importante, la police ayant cette fois "l’autorisation de répliquer" [4].
Les fachos peuvent tenter d’occuper ce quartier, ils se heurteront à coup sûr aux habitants de la Guillotière, à ceux qui leurs sont solidaires : aux antifascistes.
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos
Mise à jour 13h : Les identitaires répètent à l’envie que leur rassemblement est autorisé et aura bien lieu, façon de continuer à faire monter la tension et occuper l’espace médiatique. Selon divers journaux lyonnais la préfecture devrait interdire le rassemblement dans le cours de l’après-midi.
MaJ 26/06 9h : Le rassemblement d’extrême-droite n’est pas autorisé par le préfet, mais une partie des nervis racistes semblent vouloir braver l’interdit. La GALE appelle à être présent à la Guillotière dès 22h, tant pour attester de l’attitude des flics après les précédents de dimanche (faire un peu de cop watching ?), que pour prévenir de possibles tentatives d’agression de l’extrême droite. Deux autres communiqués, de Solidaire étudiant Lyon et de la coordination libertaire antifasciste (CGA, AL & CNT), ont également été publiés sur Rebellyon.info.
Leur stratégie est simple : se sachant dans l’incapacité numérique de s’imposer dans la rue, particulièrement dans le quartier populaire de la Guillotière où les supporters algériens fêtaient leur victoire dimanche dernier, ils cherchent à brasser plus large que leur petit groupuscule, plus efficace jusque-là pour squatter les forums que pour occuper la rue.
Le modèle revendiqué des identitaires pour ce rassemblement est clairement celui du 22 octobre 2010 [1], lorsque les nationalistes lyonnais, épaulés de hooligans, avaient tenté de "casser du manifestant" en plein mouvement des retraites.
Est donc lancé sur facebook un appel "anonyme" — même si personne n’est vraiment dupe puisque Damien "Rieu" Lefebvre, porte-parole des identitaires lyonnais, a assuré la com’ du début à la fin — sur une base assez large pour agglomérer tout ce que Lyon compte de nationalistes, de fascistes ou de réactionnaires, y compris de gros bras pour assurer le sale travail des identitaires [2]. Cette manifestation s’inscrit également dans la stratégie au long cours des identitaires, entre auxiliaire de police, lorsque cette dernière réprime, et milice strictement médiatique à l’image de leurs tournées dans le métro.
Sur le fond il s’agit encore d’un coup de com’ dont les identitaires se sont fait les spécialistes. On peut d’ailleurs parier que celui-ci a été prévu en amont de la soirée de dimanche. De la com’, et un appui pas si anodin de l’extrême-droite à la gentrification toujours plus forte du quartier de la Guillotière où rien ne devrait plus bouger.
Il est peu probable que les identitaires arrivent réellement à occuper la Guill’ jeudi soir, le quartier leur est profondément défavorable et les pouvoirs publics n’ont aucun intérêt à laisser se déclencher un affrontement après avoir tant roulé des mécaniques en affirmant maîtriser la situation [3]. Il est toutefois nécessaire d’être excessivement vigilant sur la soirée de jeudi, les risques de provocations fascistes ou d’agressions isolées sont importants. La probabilité de provocations policières, à l’image de ce qui s’est passé lundi, est également importante, la police ayant cette fois "l’autorisation de répliquer" [4].
Les fachos peuvent tenter d’occuper ce quartier, ils se heurteront à coup sûr aux habitants de la Guillotière, à ceux qui leurs sont solidaires : aux antifascistes.
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos
Mise à jour 13h : Les identitaires répètent à l’envie que leur rassemblement est autorisé et aura bien lieu, façon de continuer à faire monter la tension et occuper l’espace médiatique. Selon divers journaux lyonnais la préfecture devrait interdire le rassemblement dans le cours de l’après-midi.
MaJ 26/06 9h : Le rassemblement d’extrême-droite n’est pas autorisé par le préfet, mais une partie des nervis racistes semblent vouloir braver l’interdit. La GALE appelle à être présent à la Guillotière dès 22h, tant pour attester de l’attitude des flics après les précédents de dimanche (faire un peu de cop watching ?), que pour prévenir de possibles tentatives d’agression de l’extrême droite. Deux autres communiqués, de Solidaire étudiant Lyon et de la coordination libertaire antifasciste (CGA, AL & CNT), ont également été publiés sur Rebellyon.info.
P.-S.
On
espère que CETTE FOIS, les journalistes ne joueront pas le jeu des
identitaires, ces « bons clients » comme on dit chez les gratte-papiers,
lesquels servent abondamment la soupe de ce groupuscule ces derniers
temps...
Notes
[1] Ou encore comme en septembre 2012
où ils avaient soit-disant relayé un appel à se rassembler contre une
hypothétique manifestation d’intégristes musulmans. Ils étaient alors
restés sagement chez eux.
[2] On notera d’ailleurs la prompte réponse du GUD-Lyon, visiblement pas dérangé d’être aux ordres de leur concurrent d’hier.
[3] Il
suffit de lire les déclarations de Doutre et Carenco à ce sujet pour
s’en persuader, ils ont très largement contribué à faire monter la
tension sur ces soirées de match.
[4] Source :
LyonMag ; on rappelle qu’avant d’avoir donc cette "autorisation", des
bavures avaient déjà lieu, voir notamment la vidéo de dimanche soir (en
bas de cet article).
Source : rebellyon.info
Source : rebellyon.info
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