20/07/2009

Tournoi de foot Carlos Palomino

Samedi 4 juillet de 2009 a eu lieu la deuxième édition du Tournoi, Carlos Palomino, de Football organisé par le SHARP Madrid, dans le CSO Le Fábrika de Villalba.
Avec ce tournoi, on a plus cherché à réaliser un acte qui maintient le souvenir toujours vif de notre camarade assassiné par un militaire neonazi. Ce tournoi perpétue son esprit combatif, puisqu'il a donné sa vie en luttant contre l'intolérance, le fascisme et le racisme, et qu'il nous rappelle que nous devons être unis dans la lutte antifasciste.





Ci dessous photo prise lors de la manif en mémoire à carlos à Madrid le 11/11/08

18/07/2009

Punk Oï made in Istres !



Paroles d' "éxilés" de Davaï (SITE)

Arrivés au Vieux Port
Venus d’on ne sait où
Espoir de chercheur d’or
Pour un rêve un peu fou
Celui d’un monde meilleur
D’une liberté factice
Echapper à la peur
La mort et la police

Traqués dans leur pays
Battus, exterminés ,
Pas d’autre choix de survie
Qu’celui de s’exiler
Remettre sa confiance
Aux passeurs crapuleux
Tenter sa dernière chance
Dans un exode honteux

-Refrain-

Les deux pieds à Marseille
L’esprit dans leur pays
Leur cœur est à la peine
Commence une autre vie
Ils vivent dans des squats
S’nourrissent de p’tits boulots
Ils sont ceux qu’on exploite
Qu’on injurie tout haut

Une main d’œuvre pas chère
Pour des patrons véreux
Et la vie qu’ils espèrent
Reste un rêve merveilleux

- Refrain -

Et dans la ville si partagée
Entre fascisme et mixité
En lieu et place de tolérance
L’Etat nous prouve son arrogance
Commence la traque des sans papiers
L’un après l’autre les squats fermés
Les clandestins sont reconduits
Manu militari
Faut-il autre preuve d’existence
Qu’un cœur qui bat
Qu’un corps qui danse ?

Le tonnerre gronde au fond de mon être
Pour tous ceux que l’on maltraite
Pour quelle raison , pour quelle rancune ?
Est ce de la haine ou pour la thune ?
Et dans la citée phocéenne
Sur le visage des exilés
Au rendez-vous des âmes en peine
On peut y voir des larmes couler

Refrain : Faut que les damnés se réveillent
Et que prenne le feu a Marseille
Qu’il se propage jusqu'à Paris
Qu’le drapeau noir flotte sur l’pays

NI dieu Ni maitre

15/07/2009

CONDES HORS DE NOS QUARTIERS


La clinique occupée à Montreuil n'a jamais été un centre culturel ou alternatif, mais un lieu d'organisation politique et de mise en question de la gestion de la ville et de nos vies. Se permettre d’occuper des espaces vacants, que ce soit pour accéder à autre chose qu’un logement insalubre ou minuscule, ou se donner les moyens d'éviter le travail salarié. S’organiser pour se rassembler en cas d’arrestation de sans-papiers, soutenir, rendre visible, empêcher. Se réunir pour soutenir des prisonniers pris dans l’épouvantail antiterroriste. S’organiser face aux institutions sociales pour éviter le contrôle permanent pour avoir un bout de RSA ou pour débloquer des cas individuels en occupant la CAF. S’organiser pour empêcher la venue de Nicolas Sarkozy ou Dieudonné. Des magasins gratuits dans la rue, un journal mural hebdomadaire, des barbecues et cantines, un ciné club et des projections, des concerts… La clinique c’est tout cela et bien d’autres choses.


Mercredi dernier, c'est tout cela qui s'est fait expulser par deux cent flics suréquipés occupant la Croix de Chavaux, le RAID bastonnant les habitants pour les arracher du toit.

Le soir même, lors d’une déambulation de protestation, 5 personnes se font tirer au flash ball au niveau de la tête. L’une d’elle est atteinte à l'œil, et le perd. Seules la préfecture et la presse minimisent toujours ces blessures et font mine de douter du lien entre le tir et cette mutilation.

Et pendant que nous nous faisons soigner, la police se couvre: le commissariat saisit l’IGS et le parquet charge lourdement deux personnes arbitrairement arrêtées ce soir-là. Exactement comme le 4 juin 2008, quand le même commissariat de Montreuil avait utilisé ces deux outils bien rodés après une violente charge contre une manifestation de protestation à l'arrestation d'un sans-papier: saisie de l’IGS et inculpation des manifestants blessés, dont un par flash ball. Déjà. Alors qu’un an plus tard les personnes mises en cause étaient relaxées grâce aux nombreux témoins, l’enquête de l’IGS n’avait donné lieu à aucune poursuite, tout comme celles de la CNDS (commission nationale de la déontologie de la sécurité) qui pourtant condamnait une « intervention disproportionnée ». Les fins tireurs de la BAC ce mercredi étaient-ils les mêmes?



ILS EXPLOITENT RAFLENT EXPULSENT TUENT
AUTODEFENSE

Il n'y a pas à s'étonner de la violence policière. Nous continuerons à occuper la rue car c’est notre terrain de lutte et nous l'occuperont sans attendre que la Commission de déontologie, l’IGS, les Verts, la Mairie, le PS, la justice, ou le pape jugent que la police a exagéré et qu’il faut intervenir contre les violences républicaines. « Nous sommes casqués car nous prenons la mesure des dangers que l’on encourt quand on manifeste notre colère dans la rue. Il nous faut être prêts à nous défendre si les flics nous attaquent. » Voilà ce qu'expliquait le texte que nous avons lu et distribué aux quelques 500 personnes qui nous ont emboité le pas lors de la manifestation de lundi. Voilà pourquoi certains d'entre nous étaient casqués, équipés pour se défendre face à la police. Voilà pourquoi des banderoles renforcées protégeaient la tête et la queue de la manif. Le déroulé de la manifestation montre que ces protections n'étaient pas du luxe...

Les flics nous ont bloqué à diverses reprises. Les barrages ont été contournés jusqu’au marché de la Croix de Chavaux. Mais là, profitant du vaste espace de la place, les flics, gardes mobiles et fidèles BACeux, nous ont attaqué latéralement.
De la peinture et des pétards ont bien été jetés par endroits vers les Robocops surprotégés, pour soutenir les banderoles dans leur résistance aux charges policières, mais 11 manifestants, heureusement protégés de leurs coups par les banderoles, ont été isolés et placés en garde à vue . Ils ont été libérés sans suite judiciaire au petit matin, les flics n'ayant rien pour les charger juridiquement.

Dans la soirée, des vitrines de la rue piétonne, boîte d'interim (Tais-toi et trime), EDF (Tu peux pas payer, on va te couper), Quick (Boulot de merde, bouffe de merde), agence immobilière (Ça va te coûter cher) tombent. C'est le quatorze juillet. Dans tous le département, la police est débordée par les voitures qui brûlent et les feux d'artifices dirigés contre eux. La police fait ce qu'elle peut. Au commissariat de Montreuil, une manifestante est enfermée avec une gamine de 10 ans, arrêtée parce qu'elle avait des pétards dans son sac.

Communiqué de l’Assemblée de la clinique en exil
Mardi 14 juillet, La Boissière, Montreuil

Notre défense collective ne se construira pas en un jour.
Contre toutes les polices, organisons-nous.

- Vendredi 17 juillet: Table de presse et diffusion de tracts au marché de la Croix-de-Chavaux

- Dimanche 19 juillet à 15h: Assemblée à la Parole errante, 9 rue François Debergue
m° Croix de Chavaux.

http://laclinique.over-blog.net/






06/07/2009

Graffitis against G8





No G8 France : Appel à un contre-sommet offensif

Les puissants de ce monde se réuniront ostensiblement cette année à l'occasion du G8 de L'Aquila (Italie), ville sinistrée, du 8 au 10 juillet 2009. À cette occasion se rassembleront des milliers de militants de toute la planète. Le contre-sommet qui aura lieu est depuis le départ en butte aux manigances du pouvoir italien, qui s'est amusé à éparpiller le G8 en une série de sommets à travers toute l'Italie afin de diviser et de sectoriser à chaque fois les manifestations, et de les éloigner du lieu central du G8 à L'Aquila. D'autre part, le déplacement dans cette ville du G8, initialement prévu en Sardaigne, a occasionné des retards dans l'organisation des collectifs anti-G8, et risque de poser des problèmes sur le terrain, la population de L'Aquila étant soigneusement entretenue dans la terreur des hordes anarcho-autonomes internationales.

L'exceptionnalité d'un tel événement réside dans l'ampleur numérique des forces en présence plutôt que dans la nature de la réunion des chefs d'Etat. La réunion des chefs d'Etat lors d'un G8 attire sur elle tous les regards, et c'est d'ailleurs sa vocation, afficher spectaculairement l'image de la concorde et de l'harmonie qui règne au sein du pouvoir. Les G8 ne sont pas les clefs économiques de la domination, mais son expression spectaculaire. Ce sont de puissants artifices de propagande, affirmant le règne sans fin de la marchandise, ainsi que sa grande bienveillance. (Ainsi Berlusconi, en grand seigneur, a déplacé le G8 à l'Aquila pour affecter l'argent économisé par ce transfert à la réparation de la ville. Tout refleurit sur le chemin de ces êtres incomparables) Leur absence serait tout à fait tolérable pour le capitalisme, mais leur destruction par des foules en furie devient une cuisante défaite. Depuis que les G8 sont devenus des terrains d'affrontement social, leurs enjeux ont subi une mutation. Il ne s'agit plus de faire le plus beau spectacle mais de savoir s'il aura lieu. Les policier sont les acteurs de ce nouveau show : les puissants parviendront-ils à se réunir tranquillement ? Dès lors que la police rencontre une résistance, n'est plus en mesure de faire preuve de son infaillibilité, l'image de la puissance devient plus incertaine.

Ce genre d'événement n'appelle pas de revendications, car il serait absurde de réclamer au pouvoir son autodissolution. Nous devons nous placer dans une logique d'affrontement et gagner des positions par nous même. Si le pouvoir craint tant les mouvements sans revendications affichées, s'efforce tant de propulser à la tête des mouvements des négociateurs professionnels, c'est qu'il sait très bien que derrière ce genre de silence se cache sa liquidation définitive. Il n'est par contre pas inutile de rappeler que nous haïssons l'exploitation sous toutes ses formes, et les dispositifs qu'elle génère pour se maintenir, qui sont sa production essentielle. La dernière camelote en date que les Etats essaient de fourguer à leur électeurs, l'antiterrorisme, mérite d'être citée car elle occupera une place d'honneur au cours de ce G8, à la fois dans les tractations entre les chefs d'Etat et en tant qu'application pratique contre les manifestants anti-G8.

Les contre-sommets sont depuis environ une décennie le lieu d'une nouvelle pratique politique quasiment entièrement séparée des formes de contestation locales, les luttes se hissant à un niveau abstraitement international. Le mouvement altermondialiste dans ses variantes plus ou moins radicales a la fâcheuse tendance à limiter son action politique à des interventions spectaculaires à l'occasion des contre-sommets, faisant de ces manifestations des hauts lieux de la fausse conscience. Tant que les contre-sommets ne seront pas inscrits dans une trame révolutionnaire, comme une bataille parmi d'autres, la version médiatique, qui confond la destruction ponctuelle de l'image avec la destruction de la puissance, l'emportera sur la version révolutionnaire. Et l'on s'acheminera alors un peu plus vers des simulacres de contestation, dont les destructions prévues et tolérées par la police ne sont pas le moindre des aspects. (Ainsi, Berlusconi a expliqué goguenard que L'Aquila était le site parfait pour un G8, puisque les manifestants n'auraient rien à y détruire – on voit bien là la terreur que lui inspirent les manifestants) Nous ne nous battons pas contre la mondialisation néolibérale, l'affaiblissement du pouvoir des Etats nationaux face aux institutions supranationales et aux multinationales, ni contre l'hégémonie de quelques Etats sur tous les autres, mais contre le pouvoir lui-même, dont ces différents points contestés ne sont que ses mutations du moment. Nous ne voulons pas jouer le jeu du spectacle de la fausse contestation mais faire de ce contre-sommet un moment concret de l'offensive contre le pouvoir séparé. Nous ne voulons pas nous droguer d'un semblant de contestation radicale, d'un ersatz d'émeute dans un décor exotique, mais nous lancer à l'assaut du ciel capitaliste. BRISONS L'IMAGE DE LEUR PUISSANCE.

Leur puissance ne disparaîtra certainement pas suite à la profanation de son image, mais elle en ressortira érodée. C'est pourquoi nous ne devons pas nous contenter de pratiquer une iconoclastie virulente, mais également la destruction concrète du pouvoir là où il se trouve. S'il est parfaitement normal de vouloir saboter le G8, n'oublions pas que ce qui prime avant tout est la réunion massive de manifestants occasionnée par cet événement et la force qu'elle nous confère, ainsi que la quantité impressionnante de forces de police déployées à notre intention. Nos possibilités de lutte sont alors considérables, et ne se limitent ni au sabotage de la réunion des puissants, ni même à la résistance contre la police.

Mettre le pouvoir en difficulté sur des points localisés est un efficace moyen de propagande révolutionnaire. Le péril matériel à petite échelle (une grève, une émeute), devient un péril politique à grande échelle. Détruire une marchandise, un barrage policier, mettre en faillite une entreprise, ne perturbent certes que d'une manière minime le pouvoir économique, mais ils sont une grave atteinte à son image d'infaillibilité, car ils montrent le chemin à suivre pour le détruire totalement, et caractérisent explicitement l'ennemi à abattre dans ses différentes dimensions : l'oppression marchande, policière, etc. Le capital tirant sa force de notre exploitation, il faut bien montrer qu'il n'y a pas de séparation entre ce qui nous opprime et ce dont le capital tire sa force. Lorsque l'on se bat contre la police ou que l'on s'attaque aux marchandises et aux banques, ce n'est pas parce que l'on est des étudiants très en colère contre la LRU. Ce que l'on détruit se place au premier rang de ce que l'on déteste, et sert également de rempart aux autres réalités que nous souhaitons abattre. A l'occasion d'un événement tel que le G8, le coeur de l'oppression est tout autant dans les forces périphériques assurant la sécurité du coeur officiel que dans ce coeur lui même (le noyau de l'oppression restant évidemment la propriété privée ou étatique). Seuls les médiatiques et les médiatisés s'imaginent que le coeur du pouvoir est une image.

Dans chaque moment de révolte, à chaque fois que nous sommes en mesure de créer des zones d'autonomie temporaire, nous cherchons la conquête effective du pouvoir, c'est à dire sa liquidation en tant que pouvoir séparé, et la reprise en main collective de notre destin et de notre vie par l'instauration d'une démocratie directe dans tous les domaines de notre existence. En luttant ensemble, nous créons d'autres rapports sociaux, d'autres manières de se rencontrer. La destruction de l'ennemi nécessite déjà que nous édifiions à cette fin une autre économie, une autre organisation, que nous éprouvions notre puissance en vue de la recouvrer.

Pour qu'une telle expérience soit autre chose qu'un défouloir séparé des rythmes habituels de la contestation, il faut qu'elle ait des répercussions sur l'organisation des forces révolutionnaires dans les différents pays, et notamment qu'elle modifie les rythmes ordinaires. Ce doit être le lieu d'une mise en commun des idées et des expériences,la première forme d'une démocratie émeutière. Pour résumer, ce doit être la négation effective des frontières, la reconstitution physique du prolétariat international.


C'EST POURQUOI DES MAINTENANT NOUS APPELONS :
- A participer massivement à ce contre-sommet
- A ce que se développe, s'étende et se structure la pratique des précédents contre-sommets dans ce qu'elle a de plus dialectique
- A ce que s'organisent partout en Europe les différents groupes radicaux désirant en découdre avec le pouvoir, sur la base d'une confiance mutuelle
- Au développement matériel des stratégies de défense contre la police : plus nous lui résisteront, moins elle réfrénera sa violence, plus notre défense devra se renforcer. Les techniques de défense et celles plus dialectiques ne doivent plus être séparées mais combinées à des fins tactiques.
- A ce que chacun prenne la mesure des risques encourus et se prépare à les assumer.
- A la permanence de la lutte, à la généralisation de ce type de combat.

Mais au delà de ces nécessités évidentes, une motivation prime sur toutes les autres : le plaisir est révolutionnaire

No G8 en italie : PROGRAMME du CONTRE-SOMMET

du 4 au 10 juillet 2009 en Italie :

- 4 juillet. Manifestation contre la base militaire Dal Molin à Vicence (region Vénétie). Départ à 15h30 par rue Madre Teresa di Calcutta (à Rettorgole, à coté du sit-in permanent).
-La nuit, entre le 5 et 6 juillet, exactement à 3h et 32 minutes (l'heure à laquelle s'est produit le tremblement de terre dévastateur du 6 avril dernier), aura lieu à L'Aquila, la veillée « Mémoire, vérité et justice » pour se souvenir des victimes et des responsabilités.
- 7 juillet. Manifestation internationale à Rome pour l'accueil des Puissants de la Terre (RDV à 17h, place Barberini).
- 7 juillet. Forum des communautés locales rebelles dans le parc de l'UNICEF à L'Aquila, sur les modèles de développement, la démocratie et la participation.
- 8 et 9 juillet. Révolte générale, avec des manifestations sur l'ensemble du territoire et des actions surprises.
- 10 juillet. Manifestation internationale à L'Aquila. Départ de la gare Paganica. Passage par les lieux symboliques du tremblement de terre. Fin à l'entrée du centre-ville.

Appel à un été de résistance en 2009


Contre l’Otan, le G8, le G20, Frontex et le programme de Stockholm !
Démolissons les architectures de sécurité !

Depuis la fin du dernier millénaire s’opère au sein de l’Union européenne une refonte de « l’architecture de sécurité » que les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont encore accélérée. Les manifestations visibles en sont par exemple l’imbrication de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure, un regroupement des administrations chargées de la surveillance du territoire et des services de renseignements, ainsi qu’une facilitation des échanges de données. Sur le plan technique, nous sommes confrontés à de nouvelles caméras de surveillance numériques, à la biométrie, aux drônes, à des logiciels de recherche intelligente des banques de données, à de nouveaux réseaux dotés de réceptions plus larges, chargés d’administrer cet immense flux de données numériques. De nouvelles institutions et administrations ont été créées, dont « l’Office européen de Police » Europol, le collège européen de police CEPOL, « l’Agence de Protection des Frontières extérieures » Frontex ou la « Commission pour une Coopération opérationnelle » de toutes les institutions policières de l’UE avec leur site central de services secrets. Sur l’initiative de l’ancienne ministre française de la Défense (et actuelle ministre de l’Intérieur) Michèle Alliot-Marie, la « Force Européenne de Gendarmerie » (FGE) a été mise en place. La FGE doit garantir « l’ordre public » dans les régions en crise, intervenir en cas d’émeutes ou d’insurrections, remplir des missions de renseignement et protéger la propriété.

Il semblerait que l’industrie de la sécurité soit l’un des rares domaines qui profite puissamment à la fois de la crise que traverse actuellement le capitalisme et des conflits qui en résultent.

Les polices européennes se préparent à des mouvements de protestation et de résistance contre les effets de la crise économique. Même le président du Fonds Monétaire International (FMI) admet qu’il faut s’attendre dans le futur à plus de situations insurrectionnelles.

Les institutions des « nations qui possèdent le leadership économique » sont obligées de se réorganiser. Les « sommets » prévus cette année (OTAN, G8, G20) sont de la plus haute importance pour ce nouvel ordre. Au sein de l’Union européenne, on assiste à des bouleversements en matière de politiques de sécurité, dont on ne peut guère évaluer les répercussions à l’heure actuelle.

Tous les cinq ans, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice définissent les nouvelles directives d’une politique intérieure commune. Le « programme de Tampere », décidé en 1999 sous la présidence finnoise de l’UE, avait pour contenu principal une « régulation des flux migratoires ». À côté de la réévaluation des autorités policières d’Europol, la mise en place d’une « task force des chefs des polices européennes » a été décidée.

En 2004, avec le « programme de La Haye », la création d’un « espace de liberté, de sécurité et de droit » a été programmée. De nouveau, il a été décidé d’accentuer les contrôles prévus dans le cadre de la politique migratoire, avec la création de « l’Agence de Protection des Frontières extérieures » Frontex et l’interception des réfugiés dès leurs pays d’origine. Le « Programme de La Haye » plaça « l’anti-terrorisme » au centre des préoccupations. Au niveau de l’échange d’informations et de la coopération, le « principe de disponibilité » fut désormais mis en avant.

Les directives de 2004 ont déjà été mises en pratique dans nombre d’États-membres de l’UE : uniformisation de la législation « sur le terrorisme », sauvegarde de données à titre préventif, réaménagement des banques de données existantes en vue d’un accès des autorités de tous les pays-membres, coopération policière transfrontalière, par exemple lors d’événements sportifs ou de manifestations politiques de masse, « border management », enregistrement des empreintes digitales lors du dépôt de toute demande de visa pour l’UE, présence d’identificateurs biométriques dans les papiers d’identité à partir de 2009, renforcement de la recherche en matière de sécurité, coopération en matière de condamnation judiciaire, présence de la police à l’étranger, etc.

Le « Programme de La Haye » touche à son terme, un nouveau programme doit être décidé à l’automne 2009 sous la présidence suédoise. Sous la présidence allemande de l’UE en 2007, le ministre allemand de l’Intérieur Wolfgang Schäuble, assisté du commissaire européen de l’époque en matière d’affaires intérieures (« Justice and Home Affairs »), Franco Frattini, a créé le « Future Group ». Ce « Future Group » se définit de la façon suivante : il s’agit d’un « comité informel » des ministres européens de l’Intérieur, qui travaille aux grandes lignes de la politique intérieure européenne. Pour l’adoption du nouveau « Programme de Stockholm », le « Future Group » a présenté une liste de souhaits pour « la coopération policière, la lutte anti-terroriste, la gestion de missions dans les pays-tiers, l’immigration et le droit d’asile, ainsi que le “ border management ”, la protection des populations civiles, les nouvelles technologies et les réseaux d’information ». Les priorités sont les suivantes : « préserver le “ modèle européen ” », « assumer la relation d’interdépendance qui existe entre sécurité intérieure et sécurité extérieure » mais aussi garantir « au mieux la circulation des données au sein des réseaux européens ».

Les mesures qui doivent être prises en Suède seront perceptibles dans les États-membres dans quelques années seulement, au moment de leur ratification. De profondes modifications sont en jeu : la réorganisation et l’uniformisation des banques de données des polices, la mise en place d’un registre central de la population et de « perquisitions en ligne par delà les frontières », l’accroissement et l’amélioration du contrôle d’internet et de la surveillance par satellites, une « analyse des risques » par le biais de logiciels, la mise en place de « e-frontières » et de la « e-justice », l’affrètement d’avions et de vols communs pour les expulsions, l’installation de nouveaux camps de réfugiés dans les « pays-tiers », l’utilisation de l’armée pour contrer l’immigration, l’augmentation des interventions policières hors de l’UE, le renforcement de la « Force de Gendarmerie européenne », une coopération accrûe entre les services de renseignement intérieurs et extérieurs, etc.

C’est aussi au sein de l’OTAN que la politique intérieure européenne se verra conférer un rôle central. On assiste d’une part au lancement de plus en plus fréquent de missions de police dans des « pays-tiers », où ces dernières effectuent des tâches normalement assignées à l’armée (répression de soulèvements et entraînement de la police locale). D’autre part, les stratèges de l’OTAN renvoient volontiers la balle aux ministres de l’Intérieur européens en mettant l’accent sur l’importance de la « sécurité intérieure » européenne, sans laquelle il n’y aurait pas de « défense puissante » possible face aux menaces de l’extérieur. L’OTAN se voit comme garant de la sécurité « d’infrastructures sensibles » (telles que l’énergie, le transport, la communication) au sein des États-membres.

Le mémoire de stratégie intitulé « Towards a Grand Strategy for Uncertain World », rédigé par cinq anciens généraux engagés dans l’industrie de l’armement, demande le renforcement de la « coopération du civil et du militaire ». Les « éléments civils » sont par exemple la police, les services de renseignements, la recherche, les instituts universitaires de technologie, la sécurité civile (les CRS en France), mais aussi l’industrie de sécurité civile. L’OTAN veut amplifier le recours à la « troupe de gendarmerie européenne ». Avec la « coopération du civil et du militaire », on assiste à une militarisation plus marquée des conflits sociaux, alimentée par l’armement des forces de politique intérieure et de nouvelles lois « anti-terroristes ».

L’ancien commissaire européen pour la « Justice et les Affaires intérieures », Franco Frattini, a rejoint le gouvernement de Berlusconi après les élections qui ont eu lieu en 2008 en Italie. En tant que nouveau ministre des Affaires étrangères, il est désormais responsable de l’organisation du G8 qui se tiendra en Sardaigne, sur l’île de La Maddalena. Pour Frattini, la « sécurité » est l’axe central des nouvelles structures du G8 : « L’Europe peut, au lieu de seulement consommer la sécurité, produire de la sécurité. Mais pour ce faire, l’UE et l’OTAN doivent s’intégrer mutuellement, au lieu de s’occulter l’une l’autre. Nous nous saisirons de cette réflexion dans le cadre du G8. » De fait, cela fait longtemps qu’au sein du G8, des questions de portée mondiale telles que la politique climatique, l’immigration ou l’agriculture sont discutées et traitées en tant que risques politiques d’un point de vue sécuritaire. En mai 2008, l’Italie a adopté un « paquet de mesures sécuritaires » comportant d’importants renforcements de contrôles pour les immigrés. Après que l’UE a donné à la Lybie une aide financière pour lutter contre les réfugiés, l’Italie a signé un nouvel accord de coopération. Le consortium d’armement Finmeccanica livre des vedettes de combat, et le ministère de l’Intérieur se réjouit que l’immigration soit ainsi ramenée « à zéro ». Au début de l’année 2009, Frattini s’est rendu tour à tour en Angola, en Sierra Leone, au Sénégal et au Nigeria pour négocier un « accord de reprise » des immigrés, pour doter les pays de camps de réfugiés et pour introduire des passeports infalsifiables. En contrepartie, il accorde une audience à ces pays lors du sommet du G8, pour « favoriser le dialogue entre les pays producteurs de pétrole et les pays consommateurs de pétrole ». Dans le sillage de Frattini, le chef de la police italienne s’est déplacé pour lancer immédiatement la mise en application de nouveaux contrats de formation et de coopération policières.

En conséquence de l’effondrement du capitalisme mondialisé, on s’attend à de plus en plus d’insurrections de par le monde. Avec les récentes émeutes en Grèce, en Suède, en Lituanie, en Lettonie, en Bulgarie, en France en Guadeloupe et à Lampedusa, l’UE est devenue le point de cristallisation de violentes contradictions et d’affrontements armés.

Les mesures votées dans les nombreuses directives, accords et traités bilatéraux des dernières années pour une « Europe espace de liberté, de sécurité et de droit » sont depuis longtemps dirigées contre la résistance anticapitaliste ; on fait peser sur des initiatives et des mouvements radicaux la menace d’enquêtes et de procédures « anti-terroristes ». Des « groupes d’investigation communs » sondent les réseaux internationaux, avec le soutien d’Europol. Des manuels et des banques de données sur les « fauteurs de troubles » doivent permettre de garder sous contrôle les protestations lors des grands événements internationaux.

La résistance contre une surveillance et un contrôle accrûs, contre la répression et la lutte contre les émeutes reste encore bien trop fréquemment circonscrite au seul terrain national. C’est pourquoi nous appelons en 2009, à l’occasion de plusieurs mobilisations dépassant les frontières, à la mise en place d’un mouvement de lutte transnational contre les « architectures de sécurité », qu’elles soient le fait de l’OTAN, du G8 ou de l’UE. Nous considérons la journée d’action contre le sommet de l’OTAN comme le point de départ d’une campagne pour un « Été de résistance en 2009 », contre le « régime sécuritaire » mondialisé.

Nous appelons à un « Été de résistance en 2009 » :

  • du 1er au 5 avril (France/Allemagne) : sommet de l’OTAN à Strasbourg, Baden-Baden et Kehl
  • du 8 au 10 juillet (Italie) : sommet du G8 à La Maddalena
  • du 25 au 31 août (Grèce) : camping no boarder à Lesvos
  • en novembre ou en décembre (Suède) : rencontre des ministres européens de l’Intérieur et des Affaires étrangères

¡No Pasarán! France / Gipfelsoli / Dissent! France /NoLager Bremen / Resistance des deux rives / Widerstand der zwei Ufer / transact / six hills Berlin / kein mensch ist illegal Hanau

Ni oublie, ni pardon ...