Ce 24 janvier 2009 a eu lieu à Paris une manifestation de soutien au peuple Palestinien, manifestation à laquelle le mouvement d’Alain Soral, Egalité et Réconciliation, avait appelé à participer. C’était le résultat de 15 jours d’agitation marquée. En effet, malgré une importante propagande sur le net et un effet « buzz » certain, Marc Georges [1] et Egalité et Réconciliation avaient du rapidement se rendre à l’évidence qu’il allait être intenable pour eux de venir seul à cet évènement. Après un rapide tour de la mouvance nationaliste française pendant la semaine du 18 au 24 janvier, le peu d’enthousiasme que soulevait l’initiative était flagrant. En effet, les seuls à répondre « présent » à cet appel étaient le RED [2], la Droite Socialiste (devenu Parti Solidaire Français) ainsi que l’association Les Nôtres, structure ectoplasmique de Christian Bouchet [3]. E&R décida donc de revoir à la baisse ses ambitions. Ainsi à la place du fameux cortège « patriote » prévu au départ, avec banderoles et drapeaux, E&R se replia rapidement sur l’idée, plus sage, de négocier leur présence avec un groupe ami, en l’occurrence le Parti Anti-Sioniste [4], et d’en intégrer le cortège.
Étant sans doute conscients de l’opposition que cela allait susciter, les militants nationalistes n’ont pas été déçus par la réaction des différents groupes antifascistes parisiens présents ce jour là, et la réaction, plus spontanées, de certains manifestants (pour la plupart issus de cette jeunesse soi-disant dépolitisée, ou apolitique, régulièrement dénoncée, quelle leçon !) outrés par leur présence [5]. Dans un premier temps, ce fut le P.A.S., mené par le Cheick Jamel Tahiri (lui aussi du Centre Zahra et proche des allumés de Netureï Karta, notamment en Belgique), et ses militants ou sympathisants - dont l’infatigable porteuse de valises des antisémites Ginette Skandrani - qui furent expulsés de leur lieu de rassemblement. Découvrant la présence et l’envie d’en découdre des antifascistes présents, les militants d’E&R et ce qui restait du P.A.S. décidèrent alors de s’éloigner pour se regrouper. Rapidement gonflé d’une dizaine de membres du RED, le groupe, ayant bien vite abandonné ses protecteurs, subit alors une deuxième charge des antifascistes parisiens. Finalement le petit groupe d’extrême droite se retrouva encerclé par la police, rapidement isolé et mis à l’écart pour leur propre sécurité.
On put alors apercevoir quelques célébrités de la mouvance nationalistes tel Christian Bouchet, ou encore quelques militants du Renouveau Français déjà croisés en 2008 dont Charles-Alban Schepens (venu sans doute en touriste depuis son bar-à-vins voisin et qui est resté, très courageusement, loin de ses petits camarades) et le désormais fameux Jean L.. Au rayon folklorique, on trouvait également Thomas Werlet (Droite Socialiste / Parti Solidaire Français), venu pour une fois sans ses babies boneheads, et complètement grimé (il s’était pour l’occasion rasé la moustache et portait un béret !!). Infatigable, il tentait désespérément de s’attirer la sympathie de manifestants en distribuant la brochure d’Hervé Ryssen-Lalin sur Israël et la traite des blanches, brochure déjà évoqué par REFLEXes [6]]. Sans succès visiblement. Pathétique aussi fût leur tentative d’attirer l’attention sur leur triste sort en lançant des slogans contre Israël en direction des manifestants retardataires qui sortaient du RER. Imaginez la scène : quelques Européens portant haut leurs drapeaux bleu-blanc-rouge et complètement isolés et encadrés par les gendarmes mobiles. Difficile d’attirer le manifestant originaire d’outre-Méditerranée dans ses conditions.
En conclusion, nous reprendrons l’expression de Marc Georges [7] : « Notre présence sera suivi de prêt !! ». Elle le fût, et il y a fort à parier qu’elle le sera à chaque tentative de récupération !!
Nous laissons maintenant tout ce petit monde s’expliquer avec leur famille politique originelle. Certaines déclarations, ici et là, provoqueront, n’en doutons pas, pas mal de débats fort intéressants dans le petit milieu nationaliste, et continueront à alimenter les rancoeurs et tensions déjà très vives. Pour l’instant, nous attribuerons la palme d’or à cette remarque, lue sur un forum : « … le cortège du Front uni contre le sionisme était représentatif de la France contemporaine : arabes, femmes voilées, noirs, métis et européens... »
[1] Coordinateur d’E&R et membre du comité central du FN, nommé directement par Le Pen, tout comme A. Soral d’ailleurs et non élus par les adhérents. Ce qui montre l’intérêt que pouvait porter Le Pen à E&R.
[2] Leur communiqué « La France aux français, la Palestine aux Palestiniens » en a fait rire plus d’un ici. C’était sans doute le but avec des formules comme « En soutien aux jeunes patriotes de Gaza terriblement menacés par des vagues successives d’immigration massive et nomade depuis 60 ans » ou « En soutien aux jeunes patriotes de Gaza qui exigent l’expulsion par charters entiers des immigrés clandestins sur leur sol national de toujours et le regroupement familial intégral des colons étrangers ». Cela n’a évidemment pas eu l’impact espéré auprès des organisateurs qui soutiennent la lutte du peuple palestinien mais qui pour la plupart sont aussi concernés par les questions de migration et leurs politiques répressives.
[3] Vieux militant NR bien connu de nos lecteurs qui fut suppléant d’Oriane Borja, candidate FN aux cantonales de 2008 (à Rézé en Loire Atlantique, obtient 3.19%) et membre elle aussi d’E&R.
[4] Tout récemment créé ce mois-ci, le Parti Anti-Sioniste (PAS) est une émanation politique du Centre ZAHRA. En effet son président Yahia Gouasmi est aussi le directeur du Centre Zahra. Apparu en tant que tel pour la 1re fois lors de la manifestation du Parti des Musulmans de France le 17 janvier dernier contre la loi sur le voile place de la République à Paris, ils n’ont pas hésité, pour leur seconde sortie à accueillir et s’afficher avec la fine fleur de l’extrême droite française antisémites. En voila au moins un (parti) auquel on ne pourra reprocher un glissement ou une dérive vers l’antisémitisme.
[5] Là encore, quelle erreur dans l’analyse : il est évident que les drapeaux bleu-blanc-rouge portés haut par une trentaine de militants fafs ne peuvent avoir ni le même impact ni surtout la même signification que ceux portés par de jeunes issus de l’immigration, signe pour eux d’intégration.
[6] http://reflexes.samizdat.net/spip.php ?article334
[7] Nous avions affirmé dans un premier temps qu’il était absent de la manifestation, c’était une erreur de notre part. Il y a participé. Dont acte. Il n’en demeure pas moins que des rumeurs perfides sur son compte laisseraient entendre que le courage n’est pas sa première qualité et ça, cela ne vient pas de nous.
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