Récit de la journée de mobilisation à vichy contre le sommet de "l'intégration" convoqué par Hortefeux (ministre de l'immigration). Il s'agissait, sous couvert d'intégration, d'organiser les normes communes de lutte contre l'immigration et généraliser au niveau européen les politiques strictes à l'égard des étrangers et pour la fermeture des frontières. En parallèle, près de 2000 manifestants et activistes autonomes manifestent leur colère et investissent les rues de la ville...
Récit :
Dès le matin tous les trains en provenance de Paris sont bloqués. Le baillon "démocratique" se met en place...
14h40
Manifestation sauvage entre la gare et l’hôtel de ville (entre 60 et 80 personnes).
Blocage des rues vers le parking universitaire de Vichy.
Les mouvements sont sous haute surveillance policière avec la présence de 3 hélicos qui quadrillent le ciel de Vichy, ainsi que plusieurs cars de CRS.
Environ 150 personnes viennent gonfler les rangs d’une nouvelle manifestation sauvage défilant dans toute l’avenue de Paris.
Cela aurait donné lieu à 8 arrestations (notamment de personnes déguisées en déportés, qui seront relâchées dans la soirée). Les sirènes des nombreux véhicules de CRS qui n’arrêtent pas de sillonner la ville, allant d’un blocage à une manifestation sauvage, et inversement, commencent à énerver sérieusement les habitants de Vichy.
17h15
Les gens commencent à arriver. Les flics contrôlent au compte goutte.
18h15
Début de la manifestation. Environ 1 millier de personnes. Début assez calme. Quelques fumigènes sont lancés sous les slogans de "Des papiers pour tous ou tous sans papiers !" "Sarko collabo".
Les bus ne sont pas encore tous arrivés. Certains sont encore bloqués par les barrages policiers.
18h50
La manif gonfle (environ 3000 personnes). Toujours quelques fumigènes rouges. Collages, graffitis, etc... L’ambiance reste calme.
19h00
Le service d’ordre tente d’empêcher la manifestation de faire face à un barrage de police. Mais des manifestants parviennent à s’en extirper. Un cortège compact de manifestants, postés derrière une banderole, se forme et se met face aux CRS, planqués entre les barrières anti-émeutes. L’accrochage est violent. De nombreux projectiles sont lancés sur la police, dont des bouteilles en verre et des fumigènes. Une corde est accrochée à un mur anti-émeute afin de le déstabiliser, mais la tentative avorte. Alors, soudainement, la police lance des grenades lacrymogènes carrément sur la foule des manifestants qui arrivent à proximité de la zone du palais des congrès. Des grenades lacrymogènes tombent sur le dos de deux jeunes filles qui se demandent ce qui leur arrive, ainsi que d’autres à proximité d’une personne en fauteuil roulant, et d’une poussette d’enfant. L’ensemble de la foule des manifestants est alors très énervé contre la police, le gouvernement et crie contre "le retour de Pétain". Le cortège se dissout dans les rues adjacentes, dont certaines reçoivent aussi des grenades.
19h15
Le gros de la manifestation se réorganise et se dirige vers la poste. Comme elle continue de se faire gazer, le retour se fait par la gare, pour aller à Cusset jusqu’à l’Espace Chambon, où une soirée-rencontre est prévue. Une partie des manifestants (100 à 200 personnes) prend un chemin plus direct avant de se réfugier de l’autre côté du chemin de fer, qu’elle traverse par la passerelle - non sans avoir au passage brisé des vitres de magasins et de voitures "de riches" ainsi que des panneaux publicitaires -, afin de rejoindre le gros de la manifestation. Ce qu’elle parvient à faire à temps, puisqu’un véhicule muni d’une lance à eau était sur le point de se mettre en travers du chemin.
19h45
Le cortège remonte maintenant l’avenue de Gramont, en direction de Cusset. Des grenades lacrymogènes sont lancées par la police sur la très étendue queue de cortège composée principalement des "radicaux", qui continuent à harceler la police, à briser des vitrines et décident de monter plusieurs barricades sur le trajet. Une ou deux voitures sont incendiées à ce moment. Deux membres du SO viennent faire la morale à un manifestant qui aurait "cassé" et "n’assumerait pas ses actes" en "retournant se cacher au milieu des manifestants"...
20h00
Un hélicoptère, doté d’un très puissant projecteur, vient éclairer la foule. Le cortège, très long car extrêmement dispersé, remonte maintenant l’avenue de Vichy. A l’angle de l’avenue et de la rue Carnot, une arrestation a lieu, a priori un peu musclée. Le jeune homme s’est fait frapper si violemment qu’il ne pouvait plus marcher. Le cortège emprunte la rue Liandon afin de rejoindre l’Espace Chambon.
20h45
Les hélicoptères sont toujours là pour filmer les manifestants. Le cortège est très dispersé, éclaté en petits groupes. Certains sont déjà aux environs de l’Espace Chambon.
Et la BAC circule :
plusieurs témoignages sur l’arrestation de deux personnes qui se trouvaient dans un groupe en retrait du cortège car elles aidaient une personne handicapée. Dans le groupe deux personnes portent sur le nez et la bouche un masque blanc pour se protéger des gaz. Les flics les arrêtent pour "portage de masque". Elles seront relâchées deux heures plus tard par le procureur.
21h15
Au moins une douzaine d’arrestations à Cusset a proximité de l’Espace Chambon. Parmi les personnes arrêtées 8 Belges, ainsi qu’une autre personne de Vichy, 2 Roannaises, un Niortais et un Lyonnais.
Les hélicoptères filment toujours.
21h30
Espace Chambon : les CRS commencent à tirer au flashball alors que le meeting était sur le point de commencer. Une trentaine de coups sont tirés. Des barricades sont formées pour se protéger des tirs.
22h15
La zone devant l’Espace Chambon se vide. Certains ont rejoint les bus. Les flics ont reculé à une centaine de mètres du portail. Deux barricades enflammées les séparent du reste des manifestants. Ils attendent... Le militant lyonnais arrêté a été relâché.
source : Rebellyon
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