À l’invitation de La Horde, plusieurs collectifs et individus
se sont organiséEs, à l’occasion des 80 ans des grandes manifestations
antifascistes de 1934, pour défiler dans les rues de Paris le 9 février
prochain. Rendez-vous est donné à 14h place Jules Joffrin pour rappeler
que l’antifascisme que nous défendons n’est pas né d’hier, et qu’il
dépasse largement le cadre étroit de l’opposition frontale avec les
groupuscules d’extrême droite.
Si nous ne laisserons jamais les organisations nationalistes réactionnaires tenter d’imposer leurs idées au reste de la société, nous n’oublions pas non plus les responsabilités de l’État français dans le climat raciste délétère qui pourrit les relations sociales. Aussi nous nous inscrivons dans le prolongement des mobilisations d’hier contre toutes les formes de fascismes : manifestations contre les ligues fascistes en 1934 ; celles des lycéens et étudiants contre les nazis et Vichy en 1940 ; mobilisations contre le colonialisme et l’OAS dans les années 1950 et 1960 ; pour le droit des femmes à disposer de leurs corps dans les années 1970 ; pour l’égalité des droits et contre les crimes racistes et sécuritaires dans les années 1980 ; pour l’ouverture des frontières et le soutien aux sans-papiers dans les années 1990 ; contre la violence de l’extrême droite dans les années 2000, pour la solidarité internationale…
Si nous ne laisserons jamais les organisations nationalistes réactionnaires tenter d’imposer leurs idées au reste de la société, nous n’oublions pas non plus les responsabilités de l’État français dans le climat raciste délétère qui pourrit les relations sociales. Aussi nous nous inscrivons dans le prolongement des mobilisations d’hier contre toutes les formes de fascismes : manifestations contre les ligues fascistes en 1934 ; celles des lycéens et étudiants contre les nazis et Vichy en 1940 ; mobilisations contre le colonialisme et l’OAS dans les années 1950 et 1960 ; pour le droit des femmes à disposer de leurs corps dans les années 1970 ; pour l’égalité des droits et contre les crimes racistes et sécuritaires dans les années 1980 ; pour l’ouverture des frontières et le soutien aux sans-papiers dans les années 1990 ; contre la violence de l’extrême droite dans les années 2000, pour la solidarité internationale…
Le texte d’appel à la manif :
l’antifascisme, c’est l’affaire de toutes et tous !
Il y a 80 ans, le 6 février 1934, les ligues fascistes marchaient dans les rues de Paris
pour imposer par la force leur modèle de société : en réaction, trois
jours plus tard, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées
contre ce coup de force fasciste dans les rues parisiennes, suivies par
des centaines d’autres les jours suivants dans toutes les régions de
France, avec en point d’orgue une manifestation de 250 000 personnes, à
nouveau à Paris, le 12 février. La France d’aujourd’hui n’est pas celle des années trente, et l’extrême droite a évolué :
au-delà de l’activisme des groupuscules ultranationalistes qui s’en
revendiquent, son expression se retrouve aussi bien dans les propos d’un
ministre, dans l’esprit d’une loi, dans le programme d’un parti
populiste, dans le conservatisme qui met en danger l’IVG, dans le
racisme et le sexisme du quotidien. Mais la résistance face à elle est
toujours d’actualité.
Le battage médiatique autour de l’interdiction de spectacles
antisémites et leur instrumentalisation à des fins politiciennes ne
doivent pas nous dédouaner d’une nécessaire réaction face à l’intolérable
: l’État est bien mal placé pour prétendre lutter contre l’extrême
droite, alors qu’il orchestre expulsions et discriminations au sein même
du modèle qu’il défend, mais c’est à nous de ne pas lui laisser occuper
l’espace de la résistance antifasciste.
Cette résistance à l’offensive des idées racistes et nationalistes doit être sans concession.
En premier lieu, l’antifascisme que nous défendons est l’affaire de toutes et tous,
collectifs ou individuEs, organiséEs ou non : ce n’est sûrement pas
l’affaire de la justice ou de la police, ni celles des seules
organisations politiques, surtout quand elles en font un enjeu électoral
à quelques semaines des élections municipales, pour mieux déserter le
terrain le reste du temps.
Ensuite, notre antifascisme ne doit négliger aucune des formes que prend ce que nous combattons : discours
et violences islamophobes et sexistes, racisme anti-Roms qui prospère
des quartiers populaires jusqu’aux plus hauts sommets de l’Etat,
antisémitisme larvé ou assumé, racisme sexiste à l’égard des femmes de
l’Est, retour du racisme biologique envers les Noirs, racisme inaudible à
l’encontre des Asiatiques, rafles de putes et de sans papiers,
homophobie, lesbophobie et transphobie religieuses ou laïques. Notre
antifascisme doit les combattre globalement, par tous les moyens
nécessaires.
Enfin, il est facile de constater que les inégalités sociales
reposent en grande partie sur la discrimination à l’égard des
populations pauvres d’origine étrangère, sur la recherche de
boucs-émissaires, mettant à nu le racisme structurel de la société.
Mais nous savons aussi que l’injustice sociale n’est pas qu’une histoire
de discrimination culturelle ou ethnique, et que ses racines plongent
au cœur même de la logique d’un capitalisme qu’il nous reste à détruire ;
que le nationalisme est à combattre d’où qu’il vienne, et que l’esprit
de clocher n’est pas le domaine réservé de l’extrême droite.
Mais notre antifascisme ne se résume pas à une une lutte défensive car
c’est avant tout une lutte d’émancipation. Il nous paraît donc logique
de nous mobiliser pour la libre circulation des personnes, l’abolition
des frontières et la solidarité avec les sans papiers ; pour l’égalité
hommes-femmes dans la vie, dans la ville et au travail quelque soit
leurs origines ; pour la solidarité internationale antifasciste.
Source : http://lahorde.samizdat.net/
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