26/04/2013

1er mai manif antifasciste à Paris


L’EXTRÊME DROITE : ON L’ÉLIMINE OU ON EN CRÈVE
 
Premier mai 1995 : Brahim Bouaram, pour le seul fait d’être arabe, est jeté dans la Seine par des skinheads d’extrême droite venus participer à la manifestation du Front national (ils étaient venus de Reims dans un car affrété par le parti de Jean-Marie Le Pen). La même année, un mois plus tard,
le Front national, pour la première fois, emportait la mairie de quatre villes de plus de 30000 habitants…
Près de vingt ans après, on nous dit que le FN a changé, qu’il s’est « dédiabolisé ». On le dit près de mettre la main sur de nombreuses municipalités aux élections municipales de l’an prochain, sans que cela n’entraîne de réaction particulière. Marine Le Pen, comme les deux députes FN Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, sont considérés par les médias et par l’essentiel de la classe politique comme des personnalités politiques comme les autres. Pourtant, le Front national utilise les même recettes qu’il y a vingt ans : utiliser la peur de l’autre (la figure de « l’arabo-musulman») pour canaliser et exacerber le ressentiment de la population, proposer le nationalisme et ses avatars (protectionnisme, préférence nationale) comme remède pour sauver le système capitaliste, faire croire à son intégrité face à une classe politique corrompue (alors que tous les maires FN se sont retrouvés devant les tribunaux pour rendre des comptes sur leur utilisation de l’argent public).
À entendre de nombreux commentateurs de l’actualité politique, l’extrême droite aurait ainsi pour ainsi dire disparu de la scène politique, à l’exception de quelques groupuscules sans audience ni pouvoir de nuisance. Pourtant, et c’est la conséquence logique de la banalisation du FN dans le champ politique, de nombreux groupes d’extrême droite prospèrent en mettant en pratique son discours par la violence : contre les homosexuels, contre les personnes d’origine étrangère ou contre leurs ennemis politiques, à Lyon à Lille ou à Besançon, les agressions fascistes se multiplient et gagnent en intensité (à Toulouse, il y a quelques mois, un antifasciste a failli perdre la vie).
L’activisme débridé que les milieux militants de la droite dure et de l’extrême droite manifeste autour de leur lutte contre « le mariage pour tous » est également un signe de la vigueur nouvelle de ces mouvements, qui occupent tout l’espace médiatique de la contestation actuelle, éclipsant par la même occasion les luttes sur lesquels les militants du mouvement social sont mobilisés (comme celle contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes). Evidemment, cela ne peut que renforcer en retour l’audience du FN.
Mais dénoncer les exactions des groupes violents et le discours du Front national ne suffit pas. L’heure n’est plus à la « vigilance », mais à la riposte. Il y a aujourd’hui urgence à construire un mouvement antifasciste pour opposer sur tous les fronts une résistance concrète à la poussée de l’extrême droite : c’est le sens de notre action d’aujourd’hui, qui se veut un appel pour les luttes de demain.

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