09/11/2011

Le bonheur publicitaire est une chimère

Part 1



Part 2



Ah la pub!
Ce sont des milliers de messages qu'on se prend dans la gueule tous les jours sous différentes formes. On a envie de faire confiance à notre esprit critique, à nous croire intouchables, mais la question vaut quand même d'être posée: Quel est l'effet de la publicité sur notre comportement?

La publicité, sous couvert d'informer, utilise de puissantes techniques de manipulation. Si on ne connaît pas ces techniques, alors on ne peut pas détecter les plus subtiles. Pour pouvoir faire confiance à son esprit critique il est donc important de connaître toutes ces techniques qui prétendent persuader quelqu'un avec des arguments erronés ou non valides. Pour connaître ces techniques, dont la plupart sont des sophismes, je vous renvoie à la lecture d'un bouquin très bien écrit et accessible: Petit cours d'autodéfense intellectuelle, Normand Baillargeon.

C'est en principe l'école qui devrait nous permettre de maîtriser ces outils oh combien utiles à la vie de citoyen. Mais bien loin de nous les enseigner, l'école nous impose une manière de penser : la hiérarchie. Cette manière de penser est renforcée par la publicité car par le consumérisme, c'est l'idéologie qu'elle fait circuler. La cible principale de la publicité est l'enfant en raison de ses capacités de raisonnement limitées. La publicité et l'école imposent donc l'idée de hiérarchie dans la tête des enfants, puis une fois quittée l'école la publicité maintient ce qu'il est de bon ton d'appeler un consommateur (plus qu'un citoyen) dans cet état d'esprit en le plongeant dans un état de passivité, en l'infantilisant et en détruisant ses capacités de raisonnement. Développons tout ça.

Le but de la pub est d'endormir notre esprit critique, de détruire le raisonnement pour faire de l'achat un réflexe. L'effet pervers de la pub c'est qu'elle nous plonge dans un état de passivité car elle nous infantilise. On s'entend dire à longueur de journée qu'il y a un soucis dont on ne s'était même pas rendu compte, mais qu'on a la solution miracle. Du coup on prend l'habitude de se faire soumettre des solutions et à ne pas en chercher soit-même. Cela a bien entendu un impacte sur notre vie politique vu que les méthodes utilisées sont les mêmes. Les politiciens nous montrent des INTENTIONS réalistes pour faire CROIRE à la réalité de ce qu'ils disent, et comme ça sonne bien, on reste endormi sans penser une seule seconde que les solutions que NOUS pourrions proposer seraient bien meilleures que les rustines qu'on nous a vendu, et qui changent les conséquences visibles et non les causes du problème (ce qui leur permettra de vendre d'autres solutions au même problème). Autrement dit leurs solutions permettent de ne rien changer.

La publicité renforce l'idée de hiérarchie en présentant toujours l'idée qu'un produit permettra d'être mieux que tu n'est, plus important, plus beau, plus savant... En gros on te fait honte de ce que tu es pour te pousser à consommer dans le but de monter dans cette hiérarchie, ce qui crée cette idéologie de la réussite reprise par les politiciens, réussite qui n'est possible qu'en empêchant un autre de réussir car il faut bien être conscient qu'il n'y a qu'une première place. L'ascension se fait donc au détriment des autres et provoque le mépris de ceux qui sont en dessous parce qu'ils n'ont pas les moyens d'être à notre niveau. On méprise les autres pour ne pas se mépriser soit même. C'est ainsi que beaucoup regardent en haut de l'échelle les plus grandes fortunes de la planète et les admirent, alors qu'en réalité ils ne sont là que parce qu'il ont été le plus enclin à écraser les autres.

Ce mécanisme psychique est des plus dévastateurs dans les cours d'écoles, sur des esprits par encore assez affutés, et crée le désir de devenir comme l'autre (conformisme) en oubliant ses propres particularités, et si on n'en a pas la possibilité le désir d'agir contre l'autre, ce qui créera les premières formes de délinquance.

Dès le plus jeune âge l'idée de hiérarchie va s'incruster dans les têtes par la publicité tout d'abord, et par le système de classement que propose l'école. On pousse donc les individus à s'individualiser et à appliquer la loi du plus fort qui facilite leur ascension (ou leur chute) dans l'échelle sociale. On apprend aux enfants à considérer l'autre comme un adversaire, un ennemi qu'il faut surpasser.

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