Texte d'appel à la manif du 24 janvier à lyon:
L’état d’exception larvé qui en France s’affirmait déjà entre justice d’abattage en comparution immédiate et garde-à-vue à tout va, a repris récemment les vieux habits de l’antiterrorisme.
Des flics cagoulés qui descendent à 150 pour embarquer des paysans communistes à Tarnac. Des jeunes en taule depuis plus d’un an et sans jugement parce qu’on les a attrapé avec des fumigènes artisanaux alors qu’ils partaient soutenir les sans papiers en lutte devant le centre de rétention de Vincennes ; parce qu’on les accuse d’avoir essayé de cramer une dépanneuse de la police au moment des émeutes anti-Sarkozy du printemps 2007.
Ces procédés ont de quoi susciter l’indignation.
Nous sommes nombreux etnombreuses à avoir dénoncer l’arbitraire de la police et des juges, les montages grossiers téléguidés vraisemblablement depuis le ministère de l’Intérieur. Mais
l’essentiel n’est sans doute pas là. L’indignation ne suffit pas : parce qu’au fond nous ne voulons pas d’une police plus efficace, plus scrupuleuse et plus soucieuse des droits de la défense. Parce que nous n’attendons rien d’une démocratie plus tolérante au sens où elle serait capable d’intégrer et de désamorcer toujours d’avantage toute contestation.
Protester contre les récentes menées antiterroristes au nom de la « démocratie » n’a guère de sens parce que précisément l’antiterrorisme est nécessaire à leur démocratie : celle qui se blinde, par tous les moyens, contre ce qu’elle ne peut assimiler : les rebelles, les étrangers, les sauvageons… Ceux et celles qui ne veulent pas rentrer dans le jeu.
Affirmer notre solidarité avec tous les inculpés nous semble indispensable pour maintenir la pression, afin que la panoplie antiterroriste ne puisse pas être sortie trop facilement (on se souvient qu’il y a moins d’un an des responsables de l’UMP avaient dénoncé comme terroristes des associations de soutien aux sans-papiers du type RESF).
Cette solidarité implique d’assurer d’abord un soutien matériel (en amenant un peu d’argent aux caisses de solidarité existantes, en diffusant l’information, etc.). Elle implique aussi de refuser la tentative d’intimidation, de nous organiser pour intensifier les luttes existantes contre l’ordre normal de la domination et ses dispositifs sécuritaires.
Ce qui est attaqué ?
Ce sont nos luttes, nos mots, nos modes de vie, nos armes, nos amitiés et la possibilité d’affronter l’ordre des choses. Face aux lois d’exception nous n’avons plus peur ; contre l’antiterrorisme comme mode de gouvernement : organisons-nous.
Des flics cagoulés qui descendent à 150 pour embarquer des paysans communistes à Tarnac. Des jeunes en taule depuis plus d’un an et sans jugement parce qu’on les a attrapé avec des fumigènes artisanaux alors qu’ils partaient soutenir les sans papiers en lutte devant le centre de rétention de Vincennes ; parce qu’on les accuse d’avoir essayé de cramer une dépanneuse de la police au moment des émeutes anti-Sarkozy du printemps 2007.
Ces procédés ont de quoi susciter l’indignation.
Nous sommes nombreux etnombreuses à avoir dénoncer l’arbitraire de la police et des juges, les montages grossiers téléguidés vraisemblablement depuis le ministère de l’Intérieur. Mais
l’essentiel n’est sans doute pas là. L’indignation ne suffit pas : parce qu’au fond nous ne voulons pas d’une police plus efficace, plus scrupuleuse et plus soucieuse des droits de la défense. Parce que nous n’attendons rien d’une démocratie plus tolérante au sens où elle serait capable d’intégrer et de désamorcer toujours d’avantage toute contestation.
Protester contre les récentes menées antiterroristes au nom de la « démocratie » n’a guère de sens parce que précisément l’antiterrorisme est nécessaire à leur démocratie : celle qui se blinde, par tous les moyens, contre ce qu’elle ne peut assimiler : les rebelles, les étrangers, les sauvageons… Ceux et celles qui ne veulent pas rentrer dans le jeu.
Affirmer notre solidarité avec tous les inculpés nous semble indispensable pour maintenir la pression, afin que la panoplie antiterroriste ne puisse pas être sortie trop facilement (on se souvient qu’il y a moins d’un an des responsables de l’UMP avaient dénoncé comme terroristes des associations de soutien aux sans-papiers du type RESF).
Cette solidarité implique d’assurer d’abord un soutien matériel (en amenant un peu d’argent aux caisses de solidarité existantes, en diffusant l’information, etc.). Elle implique aussi de refuser la tentative d’intimidation, de nous organiser pour intensifier les luttes existantes contre l’ordre normal de la domination et ses dispositifs sécuritaires.
Ce qui est attaqué ?
Ce sont nos luttes, nos mots, nos modes de vie, nos armes, nos amitiés et la possibilité d’affronter l’ordre des choses. Face aux lois d’exception nous n’avons plus peur ; contre l’antiterrorisme comme mode de gouvernement : organisons-nous.
Rendez-vous le 24 janvier à 15H,
devant le palais de Justice des 24 colonnes (Saint Jean).
solidaritelyontarnac@riseup.net
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