26/06/2014

Always antifa


No justice no peace


Sur les trains


Quand les identitaires rêvent d’occuper la Guillotière

A chaque match de l’équipe algérienne, plus encore pendant la coupe du monde, le même bal médiatique s’enclenche : les supporters font la fête, les flics s’en mêlent et font tourner le tout à l’affrontement. Les politiques, les maires, les préfets appellent à "la plus grande fermeté" contre ces dangereux immigrés qui fêtent une équipe qui-n’est-même-pas-la-nôtre, les médias font monter l’affaire sur quelques poubelles qui brûlent en centre ville. Du pain béni pour des identitaires fantasmant sur la guerre ethnique qui sautent sur l’occasion, de réseaux sociaux en forum, de tweets en communiqués de presse.
Les Mise à jour sont à la fin de l’article.
Sur le fond, rien de plus ces derniers jours qu’une impression de déjà vu. Sauf qu’après avoir fait monter le buzz, brassant l’intox de façon industrielle (une église brûlée qui ne l’était pas vraiment du tout), les identitaires espèrent bien tirer les marrons du feu en manifestant à la Guillotière jeudi soir, à l’occasion du match Algérie/Russie.
Leur stratégie est simple : se sachant dans l’incapacité numérique de s’imposer dans la rue, particulièrement dans le quartier populaire de la Guillotière où les supporters algériens fêtaient leur victoire dimanche dernier, ils cherchent à brasser plus large que leur petit groupuscule, plus efficace jusque-là pour squatter les forums que pour occuper la rue.
Le modèle revendiqué des identitaires pour ce rassemblement est clairement celui du 22 octobre 2010 [1], lorsque les nationalistes lyonnais, épaulés de hooligans, avaient tenté de "casser du manifestant" en plein mouvement des retraites.
Est donc lancé sur facebook un appel "anonyme" — même si personne n’est vraiment dupe puisque Damien "Rieu" Lefebvre, porte-parole des identitaires lyonnais, a assuré la com’ du début à la fin — sur une base assez large pour agglomérer tout ce que Lyon compte de nationalistes, de fascistes ou de réactionnaires, y compris de gros bras pour assurer le sale travail des identitaires [2]. Cette manifestation s’inscrit également dans la stratégie au long cours des identitaires, entre auxiliaire de police, lorsque cette dernière réprime, et milice strictement médiatique à l’image de leurs tournées dans le métro.
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Sur le fond il s’agit encore d’un coup de com’ dont les identitaires se sont fait les spécialistes. On peut d’ailleurs parier que celui-ci a été prévu en amont de la soirée de dimanche. De la com’, et un appui pas si anodin de l’extrême-droite à la gentrification toujours plus forte du quartier de la Guillotière où rien ne devrait plus bouger.
Il est peu probable que les identitaires arrivent réellement à occuper la Guill’ jeudi soir, le quartier leur est profondément défavorable et les pouvoirs publics n’ont aucun intérêt à laisser se déclencher un affrontement après avoir tant roulé des mécaniques en affirmant maîtriser la situation [3]. Il est toutefois nécessaire d’être excessivement vigilant sur la soirée de jeudi, les risques de provocations fascistes ou d’agressions isolées sont importants. La probabilité de provocations policières, à l’image de ce qui s’est passé lundi, est également importante, la police ayant cette fois "l’autorisation de répliquer" [4].
Les fachos peuvent tenter d’occuper ce quartier, ils se heurteront à coup sûr aux habitants de la Guillotière, à ceux qui leurs sont solidaires : aux antifascistes.
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos
Mise à jour 13h : Les identitaires répètent à l’envie que leur rassemblement est autorisé et aura bien lieu, façon de continuer à faire monter la tension et occuper l’espace médiatique. Selon divers journaux lyonnais la préfecture devrait interdire le rassemblement dans le cours de l’après-midi.
MaJ 26/06 9h : Le rassemblement d’extrême-droite n’est pas autorisé par le préfet, mais une partie des nervis racistes semblent vouloir braver l’interdit. La GALE appelle à être présent à la Guillotière dès 22h, tant pour attester de l’attitude des flics après les précédents de dimanche (faire un peu de cop watching ?), que pour prévenir de possibles tentatives d’agression de l’extrême droite. Deux autres communiqués, de Solidaire étudiant Lyon et de la coordination libertaire antifasciste (CGA, AL & CNT), ont également été publiés sur Rebellyon.info.

P.-S.

On espère que CETTE FOIS, les journalistes ne joueront pas le jeu des identitaires, ces « bons clients » comme on dit chez les gratte-papiers, lesquels servent abondamment la soupe de ce groupuscule ces derniers temps...

Notes

[1Ou encore comme en septembre 2012 où ils avaient soit-disant relayé un appel à se rassembler contre une hypothétique manifestation d’intégristes musulmans. Ils étaient alors restés sagement chez eux.
[2On notera d’ailleurs la prompte réponse du GUD-Lyon, visiblement pas dérangé d’être aux ordres de leur concurrent d’hier.
[3Il suffit de lire les déclarations de Doutre et Carenco à ce sujet pour s’en persuader, ils ont très largement contribué à faire monter la tension sur ces soirées de match.
[4Source : LyonMag ; on rappelle qu’avant d’avoir donc cette "autorisation", des bavures avaient déjà lieu, voir notamment la vidéo de dimanche soir (en bas de cet article).

Source : rebellyon.info

22/06/2014

Smash fascism !



Petit chien antifa


Fresque hommage à Pavlos en cours d'exécution


Fresque hommage à Clément Méric - Marseille (France)


Fresque hommage à Clément Méric - Cologne (allemagne)


Antifa sur les murs


"Tenir la rue: L'autodéfense socialiste 1919-1938"

Tenir la rue : L’autodéfense socialiste —1929-1938

Rédigé par Matthias Bouchenot (né en 1988), historien et enseignant dans le secondaire, cet ouvrage inédit est le premier volet d’un triptyque sur les années 1930 à paraître chez Libertalia. Sa publication sera suivie par les rééditions de deux grands classiques du mouvement social français : Fascisme et grand capital, de Daniel Guérin (première édition Maspero, 1970 ; dernière édition, La Découverte, 2001) ; puis Tout est possible ! Les « gauchistes français » (1929-1944) de Jean Rabaut (première et unique édition, Denoël, 1974).



L’histoire des années 1930 en France est jalonnée par plusieurs dates clés : la manifestation d’extrême droite à caractère insurrectionnel du 6 février 1934 provoqua une réponse immédiate des partis de gauche, qui décidèrent de s’allier dans un rassemblement populaire afin de ne pas subir le sort des partis ouvriers italien et allemand, défaits par le fascisme mussolinien et le national-socialisme allemand. Ce rassemblement est passé à la postérité sous le nom de « Front populaire ». Parmi les autres dates clés, il y eut la gigantesque manifestation unitaire du 14 juillet 1935, puis la victoire électorale du Front populaire, en mai 1936, immédiatement suivie d’un mouvement de grève sans précédent qui déboucha sur l’obtention, notamment, des congés payés.

Matthias Bouchenot aborde un angle mort de l’histoire des années 1930 : celle des groupes d’action et des groupes d’autodéfense de la SFIO, principalement dans la fédération de la Seine. Embryon d’armée révolutionnaire pour les uns, simples groupes chargés d’assurer la sécurité des meetings et des leaders politiques en vue (dont Léon Blum) pour d’autres, les « Jeunes gardes socialistes » (JGS) et les « Toujours prêts pour servir » (TPPS) refusaient de laisser la rue aux ligues d’extrême droite et rêvaient de vivre des lendemains qui chantent.
Incarnant l’aile gauche de la SFIO, ouverts aux tendances communistes révolutionnaires (trotskistes, luxemburgistes), parfois proches des libertaires, les TPPS et les JGS incarnent l’image la plus éloquente du « Front populaire de combat ».
Le dernier chapitre, rédigé à partir de sources de première main, relate la manifestation sanglante du 16 mars 1937, qui vit la police du ministre socialiste Marx Dormoy protéger une réunion du Parti social français (ex-Croix-de-feu). Cette manifestation se solda par la mort de cinq manifestants communistes et socialistes, dont Solange Domangel, une membre des TPPS.

La couverture de l’ouvrage n’est pas anodine. Elle reprend un symbole des années 1930 inventé par le propagandiste Serge Tchakhotine : les trois flèches dirigées vers le bas. Symbole social-démocrate par excellence, il était arboré par les militants sur leurs vêtements (vestes et chemises), sur les drapeaux, sur les pancartes. Chaque flèche a une signification : l’une s’opposerait au fascisme et au nazisme ; la deuxième au capitalisme ; la dernière enfin au stalinisme.

http://www.editionslibertalia.com/tenir-la-rue

Compte rendu des mobilisations à la mémoire de Clément

La horde a essayé de rendre compte de toutes les mobilisations qui ont eu lieu ces derniers jours à la mémoire de Clément. Malheureusement, nos sources sont trop souvent issues de la grande presse : aussi, on vous invite, que vous soyez ou non organiséE dans un collectif, à nous faire parvenir des comptes rendus, même brefs, des manifestations et rassemblements auxquels vous avez participé, à corriger les informations qui seraient erronées. Nous essayerons de mettre à jour les informations au fur et à mesure. De son côté, le Comité pour Clément va prochainement mettre en ligne les photos de tous les rassemblements.

LIRE LA SUITE SUR LA HORDE 

Passion pochoir : Stop racism